Levée de bouclier de libraires contre les DRM !


Au fin fond de la Bretagne, dans la mythique librairie indépendante
Dialogues à Brest, Charles Kermarec lance son assaut contre les DRM :"Vendre un e-book avec DRM pour que le client acheteur ne puisse pas copier-coller son livre, pour qu’il ne puisse pas en imprimer à loisir tout ou partie, pour qu’il ne puisse pas le prêter, c’est se méfier a priori de ce client. C’est le menotter ou penser a priori que ce client est malhonnête. Prendre un client pour un voleur, ça m’est insupportable. Donc ça suffit. Jouez ce jeu-là messieurs les fournisseurs, mes amis, si ça vous chante. Mais sans ma complicité." Dans cette interview, Charles Kermarec répond aux angoisses des éditeurs par son éthique. Il dénonce également le caractère subversif de la protection des fichiers, qui en dissuadant le lecteur honnête de télécharger incite au piratage et à la diffusion illégale. Finalement les DRM pénalisent le lecteur honnête, encourage le piratage et exclu le libraire indépendant de ce marché complexe que seuls les Amazon et Apple peuvent occuper.

Clément Bourgoin, libraire et développeur de la librairie Ys, va encore plus loin. Pour les mêmes raisons que Charles Kermarec, il vous détaille la méthode pour retirer les DRM de votre livre numérique avec tutoriel et photos à l'appui. Il n'encourage pas le piratage, bien au contraire :"Achetez des livres numériques, téléchargez des livres numériques, retirez les DRM de vos livres numériques, lisez des livres numériques, prêtez vos livres numériques à vos amis, mais c'est tout. Ne les envoyez pas sur les sites pirates ou sur les réseaux P2P, sous peine de donner raison aux éditeurs frileux qui bardent leurs fichiers de DRM ou de décourager ceux qui prennent le risque de s'en passer".

Il est de bon ton de voir que le dernier maillon de la chaîne du livre, le libraire, continue à remplir son rôle de porte parole du lecteur. L'acte de lecture est un acte intime, quand l'achat sous DRM veut nous déposséder de notre livre. Qu'il soit papier ou numérique, il ne s'agit pas seulement d'avoir lu un livre pour se l'approprier, il faut le posséder, en avoir sa jouissance exclusive.

Angle Mort, les littératures de l'imaginaire ont leur revue numérique


Alors que Nantes accueille les Utopiales, festival international de la Science-Fiction, il est de bon ton de parler d'une nouvelle revue dédiée aux littératures de l'imaginaire : Angle Mort. Et lorsque l'on parle de littératures de l'imaginaire, on rencontre un public de lecteurs hyper sensibles aux nouvelles technologies qui n'ont de cesse d'imaginer les lectures du futur et de vouloir les développer.

Angle Mort annonce donc la couleur :"Angle Mort ambitionne d’explorer de nouveaux supports électroniques et d’exploiter des technologies numériques comme média de diffusion et outil artistique ; d’ouvrir un espace de publication électronique aux nouveaux courants littéraires et aux auteurs tant confirmés que débutants.". Les textes sont disponibles en Epub et PDF, lisibles sur toutes les tablettes ou autres supports numériques, et l'ergonomie de leur site est tout simplement claire et efficace.

Une fois de plus les lecteurs aux poches percées vont frétiller en apprenant que les nouvelles de la revue Angle Mort sont gratuites. Sensibles au bénévolat de cette équipe d'auteurs, traducteurs et lecteurs qui ont sués sang et eaux pour créer cette revue, vous allez toutefois pouvoir les soutenir en achetant un numéro au prix fort de 2,99 euros pour rémunérer cet équipe hyper motivée. C'est donné, foncez !

Enfin le livre de poche a son mensuel téléchargeable !


La toile est vraiment trop vaste pour imaginer ne pas manquer les prescripteurs de livre de poche. Impossible de trouver un GPS suffisamment efficace pour les connaître tous. Il faut parfois se fier au hasard qui permet toujours d'heureuses rencontres. Pierre Maury m'a donc envoyée un doux message de culpabilité pour dire qu'il ne connaissait pas mon blog. Le fond des poches doit en dire autant, car tout était fait pour que nos blogs se rencontrent.

Dans son journal d'un lecteur, Pierre Maury, en plus de ses nombreuses critiques avisées, édite le premier mensuel numérique consacré au livre de poche, intitulé "c'est dans la poche". J'en ronronne d'avance. Son téléchargement est gratuit, je ronronne doublement, et accessible sur plusieurs sites et également sur le fond des poches avec son accord ! Chaque mois vous pourrez accéder à son mensuel, le télécharger et de cette manière encourager son initiative. Bravo Pierre Maury !

Alors téléchargez-le ici dès maintenant.

En octobre militez, riez, pensez pour prendre la mesure du monde qui vous entoure !


Après la rentrée littéraire, place à la rentrée des essais. Les cerveaux bouillonnent, les esprits s'aiguisent, notre sens critique reprend le dessus, quelques essais pour remettre vos neurones en bon ordre de marche !

Premier évènement, car elle produit peu mais à chaque fois ébranle. Naomi Klein auteur de No Logo, revient avec la Stratégie du Choc écrit au lendemain de la crise des subprimes qui a ébranlé la finance et nos petits portemonnaies. Naomi Klein confronte les différents désastres qu'ils soient naturels, comme le tsunami, ou imputables à l'homme comme la montée du nazisme et bien sûr dernièrement la frénésie d'un capitalisme qui s'enrichit sur le désastre comme l'intitule son sous-titre "la montée d'un capitalisme du désastre". Elle donne le ton en décrivant les spéculations immobilières qui succédèrent à Katrina, et ainsi de suite, pour dénoncer le nouvel ordre du cynisme économique. Militante, elle met en lumière l'échec de notre politique ultralibérale qui profite de ces situations désastreuses pour prospérer en dépit du bon sens et des valeurs démocratiques.

Vollman, également édité chez Actes Sud, a de son côté décidé de parcourir le monde et de poser une question simple Pourquoi êtes-vous pauvres ?. Il dresser un portrait nuancé d'un mal mondial : la pauvreté. Sous un pont au Japon, aux côtés de russes victimes de radiation,Vollmann s'installe et discute pour échapper au discours compassionnel et oser l'empathie. Ces interviews au plus près apportent finalement de la nuance, de la densité à une vision uniformiser de la pauvreté, pour dresser une galerie des pauvretés. Il prend enfin son lecteur à partie pour nous interroger également, nous demandant "pourquoi êtes-vous riches ?". Cette mise en miroir s'éloigne du travail d'investigation d'un journaliste comme du sociologue. Vollmann réussit ainsi le pari de l'humanité là où tout le monde cherche à poser un regard d'objectivité.

Régis Debray prend le contrepied d'une lecture systématiquement individualiste de notre société contemporaine pour se pencher sur ce qu'il nomme le moment fraternité. La lucidité intellectuelle de Régis Debray, met en lumière le glissement de notre société non pas vers la solitude mais vers les communautés. les "nous" se démultiplient et résonnent entre-eux avec cohérence. Ce discours fera grincer des dents, pourtant Régis Debray éclaire son propos avec une lecture de l'histoire des peuples qui révèle notre prédisposition à nous fraterniser.

Pour terminer, un ouvrage hautement militant pour faire du rire une arme rhétorique. Grâce à ce petit ouvrage savoureux, Désobéir par le rire, vous serez sûr de désarmer votre adversaire, anéantir toute tentative de manipulation et d'anéantir tout effort pour vous dominer. Mettez à terre votre ennemi sans vous départir de l'élégance et du charme que vous attribuera l'art du bon mot. Ne vous en privez pas.

La stratégie du Choc, de Naomie Klein, éditions Babel, 861 pages, 12,81 euros.
Pourquoi êtes-vous pauvres ?, de Vollmann, éditions Babel, 127 pages, 10,50 euros.
Le moment fraternité, de Régis Debray, éditions Folio, 335 pages, 8,20 euros.
Désobéir par le rire, des Désobéissants, éditions Le Passager Clandestin, 62 pages, 5 euros.

La Vaine Attente, de Nadeem Aslam.


Dans la Vaine Attente, Nadeem Aslam rappelle avec justesse et subtilité que l'Afghanistan est géographiquement un pays à la croisée des grandes routes commerciales, des grandes civilisations et ne pouvaient au XXème siècle que devenir le théâtre des grands conflits internationaux. Ses protagonistes, des étrangers, lancés sur les traces des êtres chers à leur vie, sont les uns et les autres étrangers et complices des tourments de ce pays monde. Ils vont errer, se jouer les uns des autres, s'entraider pour finalement se dérober à eux-mêmes. Leur identité va se diluer dans l'éclatement de celle de l'Afghanistan.

L'histoire se déroule dans les années 80, lorsque l'Afghanistan pris dans l'étau des conflits internationaux bascule dans ses heures troubles où elle se débat encore aujourd'hui. Pour combattre la puissance des soviétiques, les Etats-Unis encouragent et stimulent la montée de l'islamisme, repoussant, chacun, les vestiges de la culture indienne au-delà des frontières territoriales. Le roman d'espionnage est continuellement contaminé par le souffle persan de l'écriture. Nasleem distille avec élégance les détails persans. Les symboles de la disparition du bouddhisme se consument au profit de ceux de l'Islam.

La Vaine attente est un roman déstabilisant, dépaysant et haletant.

La Vaine Attente, éditions point seuil, 475 pages, 7,50 euros.

Plein les poches ce week-end à Gradignan !


Fureter sur les tables des libraires, rencontrer vos auteurs favoris, échanger dans des rencontres littéraires, et dépenser votre budget lecture annuel en un week-end est la caractéristique d'un amoureux des salons du livre. Ne manquez-pas ce premier week-end d'octobre celui dédié au livre de poche qui se tient à Gradignan en banlieue bordelaise.

Lire en poche accueille en invitées d'honneur Pennac et Russel Banks, et met l'Histoire à l'honneur. Il va toutefois y en avoir pour tous les goûts. Les amateurs de polar ne vont pas être en reste car cette nouvelle édition accueille le maître du polar sud-africain Deon Meyer, et également, Jean d'Aillon, spécialiste du polar historique, ou encore Hervé Le Corre, auteur local connu pour son excellent polar dans l'univers de la littérature L'homme aux lèvres de Saphir. Enfin pour ceux qui ne manqueraient pour rien les aventures de Boro, reporter photographe, Jean Vautrin sera présent.

Les rencontres s'articulent autour de la présentation de collections de livres d'histoire phares comme Texto et Tempus, de la place de l'histoire dans la littérature, et parce qu'il faut regarder vers l'avenir, le salon s'ouvre sur "l'Europe à l'heure du numérique".

Donc n'hésitez pas à faire le plein de poches, claquer la bise aux auteurs, c'est gratuit !

Folio SF fête ses 10 ans en vous offrant un recueil ! Suivez la guide.

Ces dernières années la collection Folio SF peut se venter d'avoir édité en poche quelques opus du genre qui ont marqué la décennie et au-delà. Alors pour 2 folios SF achetés vous pourrez vous régaler d'un recueil de nouvelles offert comptant dans les rangs de ses auteurs, Robert Charles Wilson, Christopher Priest, Bradbury ou encore le vénéré Philip K. Dick. Êtes-vous prêts à vous révolter pour réinventer l'avenir ?

Petit tour d'horizon de quelques titres alléchants pour ne pas acheter aveuglément vos folio SF

Avec Spin, Robert Charles Wilson démontre que d'une idée simple l'on peut construire un roman de SF ambitieux tout en le maintenant à la portée de tout un chacun. Il imagine alors 3 adolescents qui en contemplant la voute céleste, assistent à la disparition des étoiles. Comment ne pas se sentir aussi abandonné qu'eux en s'imaginant orphelin de notre voie lactée ? Obsédés par la signification d'un tel phénomène, ils tenteront d'en déterminer l'origine. L'écriture est fluide, l'imagination de Robert Charles Wilson débordante de vitalité et de scientificité. Les découvreurs comme les amateurs du genre y trouveront tous leur compte.

L'un des textes récents de ces 10 dernières années, la Horde du contrevent, d'Alain Damasio, ne laissera aucun lecteur indemne. Roman hybride des littératures de l'imaginaire, Alain Damasio n'a rien négligé dans son univers comme dans son histoire. La horde est en harmonie avec la structure du roman. Ils forment un seul et même bloc, capable ensemble de remonter les vents terribles qui condamnent la civilisation à s'adapter. L'origine de ces vents, aucune horde n'a pu la découvrir. Où Golgoth mènera ses hommes, dernière horde humaine ? Vous allez packer tard dans la nuit, faites moi confiance.

Vous ne pourrez pas non plus faire l'économie, des deux tomes de L'échiquier du Mal, du génial Dan Simmons. Vous serez enthousiastes et dérangés à sa lecture, car Dan Simmons aime les chemins tortueux de l'imaginaire comme ceux de la psychologie humaine. Il repousse les limites de notre imagination en repoussant celles de l'âme humaine. Apprêtez-vous à perdre pied. Il va sans dire que le roman n'a d'intérêt que si vous lisez les deux tomes !

Enfin, parce que c'est un classique indémodable du genre, Fahrenheit 451 de Bradbury. Dans un univers post-apocalyptique désenchanté, où Montag est chargé de brûler les livres car lire est devenu un acte criminel ! Les grands thèmes majeurs de la SF sont présents. Sa lecture reste toujours délectable et le thème de l'autodafé révoltera les amoureux du livre.

Pour débuter votre collection en SF, petit rappel :

Spin, de Robert Charles Wilson, éditions Folio SF, 609 pages, 8,20 euros.

La Horde du contrevent, d'Alain Damasio, éditions Folio SF, 700 pages, 9,70 euros
L'échiquier du Mal, tome 1, de Dan Simmons, éditions Folio SF, 688 pages, 7,10 euros.
L'échiquier du Mal, tome 2 de Dan Simmons, éditions Folio SF, 544 pages, 7,10 euros.
Fahrenheit 451, de Ray Bradbury, éditions Folio SF, 213 pages, 5 euros.

Le remplaçant d'Agnès Desarthe.


Agnès Desarthe écrit tantôt pour la jeunesse, tantôt pour les adultes avec le même plaisir gourmand pour l'écriture. Dans le remplaçant elle livre le portrait touchant et facétieux de l'homme qui inspira la croqueuse d'histoires qu'elle est devenue. Un grand-père de substitution, qui de remplaçant devient irremplaçable. La famille se tisse, retisse autour de cette figure de l'anti-héros.

75 pages d'un court portrait saisissant, qui donne tout sens et son unité à la famille.

Le remplaçant, d'Agnès Desarthe, éditions Point Seuil, 75 pages, 5 euros.

Les livres de poche qu'il ne fallait pas manquer au mois d'août 2010


C'est donc la rentrée et il n'y aurait presque qu'une seule parution en poche à signaler tellement elle était attendue et devenue inespérée. Mais elle ne doit pas occulter les autres parutions !

Pour les lecteurs qui n'attendaient que la parution en poche de Millénium, le tome 1 est enfin en petit format. Allez, je suis sûre qu'il reste quelques irréductibles qui se sont obstinés à attendre sa parution en poche pour se le procurer. Je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter l'histoire, elle a si souvent été dévoilée, adaptée sur les écrans, critiquée, encensée, conseillée par vos amis, votre boulanger, qu'il ne reste qu'à vous-mêmes de décider de passer à côté ou de vous déclarer non-lecteur de Stieg Larsson juste par coquetterie !

Pour les lecteurs qui ne voudraient pas encore lire Millénium, parce qu'ils ont besoin d'évasion et de lectures brèves, Une vie à coucher dehors du grand voyageur Sylvain Tesson vous emmènera dans son sac à dos. En quelques nouvelles, il met en fiction ses anecdotes d'aventurier, vécues ou espérées. Tesson gagne à être lu car il possède l'étoffe de ces romanciers explorateurs qui parcourent le monde en s'interrogeant sur soi comme sur l'étranger que nous sommes.

Pour les lecteurs qui rêvent de Derviches tourneurs, le premier tome du Quintet de l'Islam, Un Sultan à Palerme paraît enfin en poche. Tariq Ali dépeint, dans une langue élégante, les grandes heures de l'Orient médiéval au travers de ses grandes figures comme le monarque Roger ou de ses premières cités cosmopolites, influentes et tolérantes comme Palerme.

Pour les lecteurs qui veulent un tête à tête avec la mort, le roman D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère est un numéro de funambule entre la vie et la mort. Emmanuel Carrère y apprend la mort, le deuil et la renaissance. L'itinéraire difficile d'un homme cynique qui survit, et est soulagé de survivre, quand il doit apprendre à vivre après avoir perdu les siens, une part de lui-même s'éteint.

Millénium, tome 1,Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, de Stieg Larsson, éditions Babel, 750 pages, 11,50 euros.

Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson, éditions Folio, 5,60 euros.

Un sultan à Palerme, tome 1 du Quintet de l'Islam, de Tariq Ali, éditions J'ai Lu, 318 pages, 6,70 euros.

D'autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère, éditions Folio, 6,60 euros.

Et si vendre des livres et des frigos était le même métier !


Quand une brèche s'ouvre tout le monde s'y engouffre. Le livre numérique semble résonner comme un nouvel eldorado pour les vendeurs de tout poil, alors ne soyez pas surpris si demain en achetant un frigidaire on vous propose à côté de votre distributeur de glaçons, une borne de téléchargement de livres numériques. Je grossis évidemment le trait, mais aujourd'hui Darty annonce le lancement de sa plateforme de vente de livres numériques. Soyons clair les ventes de livres numériques vont exploser à la fête des mères, quand avec la centrale vapeur, à laquelle belle-maman ne rêvait pas, vous pourrez ajouter le dernier roman de Michel Houellebecq qui émancipera la ménagère de moins de 50 ans qu'elle était devenue ou finira de tuer tout espoir d'avoir un cadeau digne.

Évidemment pour les plus casaniers, comme en supermarché, Carrefour et Leclerc pensent à vous et occupent aussi le marché de la vente en ligne de livres. Maintenant vous pourrez acheter votre kilo de patates avec le dernier Nothomb, que vous pourrez passer à l'économe et déguster en friture, quand vous essaierez de rentrer vos pommes de terre dans votre iPad le soir au lit. Comprenez bien, Carrefour ne vend pas de livres mais des "promos livres" sur leur site, à hauteur de 5% comme le pratiquent tous leurs concurrents libraires ou vendeurs en ligne, puisque le livre est à prix unique en France, autorisant une remise plafonnée de 5% (on ne le rappellera jamais assez). Leclerc de leur côté n'ont pas encore sortie leur site de ventes en ligne mais ne manqueront pas de nous faire croire également que le livre est moins cher chez eux, alors qu'ils appliqueront la même remise !

Amazon eux préfèrent se dire qu'un lecteur bien chaussé est un bon lecteur, et vont ainsi étendre leur offre à des produits non culturels en commençant par la chaussure.

Pour les puristes qui ne se sentent pas encore de confier leurs choix littéraires à une friteuse, je vous invite à participer à l'initiative du Bélial, éditeur de Science-fiction, qui pour lancer sa plateforme vous invite à fixer le prix de vente de deux livres numériques (attention elle se termine le 31 août). Initiative intéressante qui rappelle celle de Radiohead, lorsqu'ils laissèrent à leurs acheteurs la liberté de fixer le prix souhaité pour leur album.

Zone, de Mathias Enard.


Remisez votre paréo, la rentrée littéraire du livre de poche va s'avérer vertigineuse. Zone n'est pas de ces lectures aisées, dilettantes. Mathias Enard vous impose ses conditions et vous ne pourrez y échapper. Une phrase, une unique phrase constitue le roman. Pourtant rapidement vous trouverez votre souffle, grâce aux virgules, au rythme naturel de l'écriture et aux chapitres. Mais un chapitre se lit d'une traite, d'une inspiration. Ne vous arrêtez pas en plein milieu, car pour reprendre il vous faudra repartir à son début.

Une unique phrase pour un homme multiple. Le héros, homme de l'Europe, a traversé la fin du siècle et ses déchirements. Il est temps pour lui de rentrer au pays. Alors sur le trajet du retour il nous entraîne dans cette Europe d'aujourd'hui, ses guerres, ses vies et tentent de renouer avant tout avec lui-même. Brisé, il cherche à se reconstruire. Alors quand on accorde son souffle sur celui du monologue intérieur de ce nouvel Ulysse, l'itinéraire du retour devient vite haletant, sinon obsédant. Zone est bien une expérience de lecture, et une remise en question du lecteur que nous sommes. Comme son héros accepter de vous égarer pour mieux retrouver vos sensations de lecture. Après cela vous pourrez affronter la rentrée littéraire comme un homme neuf.

Rappelons que Zone a eu le prix du livre inter, prix remis par des lecteurs en 2008.

Zone, Mathias Enard, éditions Babel, 516 pages, 10,50 euros.

Formule à la carte pour les libraires indépendants grâce à 1001libraires.com !

1001libraires.com, futur portail de la librairie indépendante prévu pour la fin du mois d'octobre, a annoncé sur son site, PL2i.org, les différents niveaux d'adhésion proposés aux libraires indépendants. Petits ou grands, déjà propriétaires d'un site ou encore absent du web, les libraires indépendants pourront participer à leurs niveaux et à leurs moyens !

Plus que quelques mois, et les lecteurs n'auront plus qu'à dire "où", et 1001libraires.com leur dira dans quelle librairie indépendante, la plus proche de chez eux, ils pourront trouver leur livre recherché. Un clic pour réserver, et ils pourront aller le chercher !

Quand les libraires indépendants envahissent facebook.


Vous vous sentez seuls dans votre bulle littéraire. Vous rêvez de parcourir le monde des livres et d'augmenter votre liste d'amis sur Facebook ? Devenez amis avec les libraires de toute la France grâce à Facebook.

Depuis quelques semaines un virus semble avoir conquis les libraires qu'ils se nomment Librairies Coquillettes à Lyon, Folies d'encre en région parisienne, le Soleil vert à Calvisson ou encore Bulles de salons à Paris. Ils créent tous leur page Facebook, pour afficher leurs coups de cœur, leurs rencontres littéraires, et leur identité. Une initiative plus qu'intéressante ! Il suffit d'en suivre quelques unes pour en découvrir d'autres, et ainsi de suite. Car il faut le savoir, les libraires indépendants sont avant tout amis entre-eux (sur Facebook en tout cas).

"Les vivants", d'Annie Dillard.


Que reste-t-il des premières implantations des pionniers du fin fond de l'ouest américain, là où seul le Pacifique les stoppèrent ? Les Vivants, bien sûr !

John Ireland, Minta et les autres colons de la ville de Whatcom sont les bâtisseurs méconnus et téméraires de cette hasardeuse conquête de l'ouest que chronique Annie Dillard sur plus de 700 pages. Point de famille Ingalls, de cowboys sexys mal rasés, les clichés éculés sont abandonnés. Annie Dillard évite avec soulagement la compassion, les mirages de la conquête de l'ouest. Elle décrit avec intensité et détails les premiers temps de l'émergence de cette nouvelle ville, ses hasards malheureux, les conséquences de la ruée vers l'or, l'implantation des chinois, tous les évènements qui fortifient ou défont toutes les vies sacrifiées pour la naissance de Whatcom. Face au labeur, Annie Dillard nous régale de son regard exalté sur la nature maîtresse première des lieux. L'eldorado semble bien loin, pourtant la joie des premiers temps paraît inébranlable.

Annie Dillard sait transmettre sa fascination pour les grands espaces américains, thème récurrent et fondateur de la littérature américaine. Son écriture élégante, sa narration paisible deviennent rapidement irrésistibles. Beaucoup d'entre-vous n'ont encore jamais entendu parlés d'Annie Dillard, une auteur discrète à l'écriture mesurée. Les Vivants n'est peut être pas son meilleur roman, mais dans la masse des parutions il sort totalement du lot et fait preuve d'un niveau d'exigence que l'on souhaiterait à tous les romans "ratés" !

Les vivants, d'Annie Dillard, éditions Christian Bourgois, 738 pages, 10 euros.

Gavalda va enfin écrire un bon roman !


Vous avez la possibilité de faire du prochain roman de Gavalda un bon roman ! Les éditions France Loisirs vous propose d'écrire son prochain roman !

Pour fêter leur 40 ans d'existence, France Loisirs vous permet de participer au prochain roman de Anna Gavalda grâce à facebook. Comment ? Le 21 juin, sur la page facebook des éditions France Loisirs, Anna Gavalda révèlera une dizaine de lignes d'un nouveau roman que seront chargés de poursuivre les lecteurs. Ils pourront proposer leur contribution à hauteur de 700 signes. Et ce n'est pas Gavalda qui décidera d'intégrer les meilleurs extraits. Les votes des lecteurs désigneront les meilleures paragraphes qui s'intègreront les uns à la suite des autres jusqu'à former l'intrigue. Ce roman écrit entre le 21 juin et le 5 juillet sera évidemment publié ... sur le site internet de France loisirs.

Je parie pour une histoire entre un homme et une femme, une histoire d'amour entre deux êtres que rien n'aurait du rapprocher, mais que leur marginalité lie immédiatement. Malgrè le peu d'affinités que j'éprouve pour Gavalda, saluons l'initiative de France Loisirs qui risque de faire planter facebook tout en faisant de nombreux jaloux. France Loisirs opère une véritable cure de jouvence. Allez les ménagères de 50 ans, faites planter facebook le 21 juin !

Par contre, un conseil, si votre extrait est choisi, demandez votre du. Gavalda n'a plus besoin d'argent, je n'ose imaginer l'argent déboursé par France Loisirs pour les dix lignes écrites par la reine des meilleures ventes. A ce compte, elle vous fera cadeau du bénéfice de ses droits d'auteur, enfin, j'imagine !

A lire aussi Comment achever la littérature grâce à facebook.

Les livres de poche qu'il ne fallait pas manquer de lire en Mai 2010


Avant la déferlante estivale des best-sellers de tous poils, le mois de Mai est encore un mois d'accalmie, de maigre parution en poche, mais une fois de plus il serait dommage et presque dangereux de passer à côté de ces quelques grands titres. Quatre romans exigeants pour des lecteurs qui le seront tout autant. Pour certains plus que d'autres il faudra être tenace, mais l'aventure littéraire mérite bien cela.

Pour les lecteurs qui raffolent des romans abracadabrantesques, ne ratez pas Le club des policiers Yiddish. Une uchronie doublée d'un roman policier, où des juifs, exilés en Alaska, forment une équipe de policiers improbables. Michael Chabon construit avec talent un polar loufoque, foisonnant, excessif parfois hermétique mais sans comparaisons !

Pour les lecteurs sensibles aux intenses histoires de famille, vous palpiterez en feuilletant l'album photo de Rosamund, la défunte tante de Gill. L'auteur Jonathan Coe à partir de ces clichés reconstruit méthodiquement l'histoire douloureuse de générations de femme. La pluie avant qu'elle ne tombe est un grand roman mélancolique et parfois bouleversant.

Pour les lecteurs qui aurait rêvé de voir Nietzsche suivre une psychanalyse, Irvin Yalom l'imagine dans Et Nietzsche a pleuré. Convaincu par l'envoutante Lou Salomé, le docteur Breuer entreprend de soigner Nietzsche à son insu. Irvin Yalom invente les discussions entre les deux hommes avec intelligence, finesse et humour.

Pour les lecteurs qui n'auraient pas encore croisé le chemin du grand écrivain chilien Roberto Bolaño, est enfin paru en poche Les détectives sauvages. Une épopée grandiose où la seule quête valable est celle du sens de la vie, rien de moins ! Il suffit de s'immerger et de se laisser posséder par ce roman ultime.


Le club des policiers yiddish de Michael Chabon, éditions 10/18, 541 pages, 8,90 euros,
La pluie, avant qu'elle tombe, éditions Folio, 272 pages, 6,60 euros.
Et Nietzsche a pleuré, d'Irvin Yalom, éditions livre de poche, 504 pages, 7,50 euros.
Les détectives sauvages
, de Roberto Bolaño, éditions Folio, 937 pages, 10,90 euros.

"Tête de chien" de Morten Ramsland. Attention humour corrosif !


A croire que les auteurs nordiques ont bouffé de la vache enragée. Tête de chien, du danois Morten Ramsland est un roman halluciné et hallucinant relevé d'un humour à couper au couteau, qui rappelle par sa fantaisie et son goût de la farce celui de son confrère Paasilina, auteur de Petits suicides entre amis.

La famille de Tête de chien, surnom intrigant du grand-père, accumule les destins foireux d'une génération à l'autre, pour le plus grand bonheur du lecteur. Des plus vieux aux plus jeunes ils tentent tous d'échapper à leur existence médiocre, mais n'ont que leur propre médiocrité pour y arriver. Je vous laisserai bien imaginer le résultat, seulement l'imagination et le talent de Morten Ramsland se révèlent inégalables autant qu'inépuisables. Mystique, grotesque, exaltant et parfois à la limite de la nausée, Tête de Chien est étourdissant et terriblement corrosif. Les amateurs de Tristan Egolff auteur du génial et furieux Seigneur des porcheries, ne s'y tromperont pas.

Tête de chien, de Morten Ramsland, éditions Folio, 465 pages, 7,70 euros.
Petits suicides entre amis, d'Arto Paasilinna, éditions Folio, 291 pages, 7,10 euros.
Le seigneur des porcheries, de Tristan Egolff, éditions Folio, 606 pages, 7,70 euros.


Si vous aimez les romans audacieux et destabilisants, lisez l'article sur Le supplice du Santal, de Mo Yan

"La reine des lectrices" d'Alan Bennett


Que deviendrait le Royaume-Uni si sa Reine devenait une dévoreuse de livres ?

C'est ce que s'amuse à imaginer Alan Bennett dans La Reine des lectrices. Après une promenade dans le parc de Westminster, les chiens royaux échappent à leur maîtresse, la Reine. Heureusement, elle les retrouve derrière le château aboyant après un bibliobus. Gênée, elle décide de s'excuser de l'attitude déplacée et indigne de ses chiens. Elle monte dans cette étrange bibliothèque, pour en ressortir avec un livre. Son addiction débute alors et le Royaume Uni ne sait pas encore qu'il va se retrouver sans dessus-dessous.

Alan Bennett fait de cette première scène cocasse, un roman incongrue et élégant où la Reine n'est jamais dépréciée. Au contraire, cette passion soudaine agit comme une révélateur sur le fardeau que constitue le protocole et la couronne britannique. Alan Bennett libère la Reine ! Il la rend fantaisiste et proche de son peuple. Alors évidemment elle néglige ses chiens et son conseiller Kevin. Petit à petit sa passion s'invite dans les visites officielles, les diners politiques, et les soirées avec le prince consort. Mais jusqu'où la mènera cette obsession ? Alan Bennett ne manque ni d'humour, ni d'imagination pour faire d'une idée simple, un roman savoureux et inattendu. Le dénouement en surprendra plus d'un.

Alors si vous n'avez pas de galas à présider, de colloques à animer, d'émissions de télé à présenter, ou même de pays à gouverner, coupez vous du monde quelques instants pour lire, ça pourrait changer votre existence !

La Reine des lectrices, d'Alan Bennett, éditions Folio, 121 pages, 4 euros.

Comprendre et connaître "Les interdits religieux", d'après Caroline Fourest et Fiammetta Venner


A l'heure du vote à l'assemblée Nationale de l'interdiction du port du voile intégral, il serait de bon ton de connaître et comprendre les interdits religieux.

Le petit ouvrage Les interdits religieux aux éditions Dalloz de Caroline Fourest et Fiametta Venner référence tous les contraintes religieuses des grandes religions monothéistes aux polythéistes. Les auteures essaient surtout de distinguer ce qui tient d'une réinterprétation abusive des textes sacrés, d'une loi religieuse.

Ainsi, à l'entrée sur le Niqab, objet de toutes les polémiques, les interdits religieux renvoie à l'entrée sur les cheveux et précise en ce qui concerne l'Islam: "Rien n'est spécifiquement dit dans le Coran sur le fait de couvrir ses cheveux" contrairement à la Bible, que reprend d'ailleurs le Coran précisant : "Dis aux croyantes de baisser les yeux, d'être chastes, de ne montrer que le dehors de leur parure, de rabattre leur voile sur leur gorge, de ne montrer leur parure qu'à leur mari, leur père, leur beau-père, leurs frères, leurs neveux, leurs servantes, leurs esclaves et leurs eunuques ou aux impubères" (sourate XXIV. La Lumière. 31. Le Coran, Point Seuil). Les auteures expliquent comment cette recommandation de cacher sa poitrine est devenue une obligation pour les fondamentalistes de se couvrir intégralement.

Ce petit ouvrage vous éclairera sur les pratiques religieuses et vous surprendra assurément. Vous découvrirez que le catholicisme interdit la révolution, le jaïnisme de prendre les transports en commun et que les hommes juifs orthodoxes n'ont pas le droit d'accompagner les femmes à la piscine !

Alors pour 3€ ce serait une hérésie de ne pas se procurer ce petit guide, qui pourra vous éviter des impairs religieux.

Les interdits religieux, de Catherine Fourest et Fiammetta Venner, éditions Dalloz, 196 pages, 3 euros.
Le Coran, éditions Point Seuil,389 pages.

Des coûts de production au prix de vente : combien ça coûte un livre numérique ?


Qu'est-ce qui fait trembler les acteurs de la chaîne du livre ? La question du coût du livre numérique bien sûr.

L'étude (téléchargeable sur leur site) réalisée par le MOTif (observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) démontre que numériser un livre demande des investissements techniques comme humains aux éditeurs qui souhaitent dématérialiser leurs ouvrages, mais explique également qu'ils peuvent s'en passer dans un premier temps en sous-traitant cette tâche. Car il suffira à l'éditeur de ne vendre qu'une centaine d'exemplaires pour que sa commercialisation soit rentable, à l'inverse du livre papier, et ce quelque soit le format de numérisation choisi (XML, Epub). L'éditeur a donc tout à gagner en numérisant ses ouvrages. Il augmente sa marge bénéficiaire, peut disposer de nouveaux canaux de commercialisation comme les télécommunications, et proposer une amélioration de la rémunération de l'auteur. Le véritable investissement pour l'éditeur est dans l'enrichissement du livre numérique, en ajoutant du contenu multimédia, des liens hypertextes, des supports images et vidéos à cette nouvelle édition. Grâce à ces données supplémentaires l'oeuvre numérique se distinguera de l'oeuvre papier, tout en devenant attractive et complémentaire, pour exemple cette version d'Alice au pays des merveilles proposer sur l'ibookstore Apple.

L'étude du MOTIF en s'intéressant seulement aux coûts de production, évite la question fondamentale du prix de vente du livre. Pour ses calculs, elle se base toutefois sur une moyenne de prix de vente située entre 13 à 15 euros, ce qui est inférieur au prix d'une nouveauté papier, située entre 15 et 25 euros. Le rapport Albanel sur le livre numérique préconise un prix qui ne puisse être en deçà de 50% du prix de vente du livre papier à sa première commercialisation. Ce rapport répète ceux de ses prédécesseurs, en défendant à son tour un passage de la TVA, de 19,60 à 5,50, et en soutenant la Loi Lang, dite loi du prix unique du livre ( et en s'acharnant à vouloir appeler le livre numérique, livre homothétique ).

Dans son article «livre numérique : du prix unique au prix perpétuel», Hubert Guillaud met le doigt sur le nœud du problème. Il soutient le maintien de la loi Lang du prix unique du livre, et croit bon de laisser le soin à l'éditeur et non au revendeur, de fixer le prix de vente du livre papier comme du numérique. Seulement le prix d'un livre papier est dégressif. Un livre à 20 euros, perd plus de 50% de sa valeur d'achat en passant en livre de poche, et encore moins lorsqu'il est revendu d'occasion. Hubert Guillaud craint, à raison, que le prix du livre numérique soit fixé une fois pour toute sans jamais être remis en cause par son éditeur. Il constate d'ailleurs que le prix des premiers livres numériques parus il y a une année n'ont pas diminués.

Si le coût de fabrication d'un livre numérique se précise, le débat reste ouvert sur la fixation du prix de vente du livre numérique. L'éditeur peut donc se rassurer et lancer les rotatives numériques. Par contre le libraire ne sait pas encore la part du gâteau qui va lui être attribuée ni comment rester l'interlocuteur privilégié du lecteur, face à l'avalanche de plateformes de vente Apple ou Google qui ne vont pas tarder à dominer ce marché naissant. Le libraire indépendant réagit à son tour en se fédérant autour de son portail en construction, 1001libraires.com.

Et le lecteur dans tout ça me direz-vous? Il s'en tamponne ! L'étude IPSOS sur les publics du livre numérique, qui précéda le salon du livre de Paris, révèle que la moitié des français ne savent même pas que le livre numérique existe, et seulement 5% des français lisent des ouvrages dématérialisés. Sur cette proportion, 5% utilisent des ebooks (ce qui représente 0,25% des français) contre 64% leur ordinateur ! Pour le lecteur le prix d'un livre numérique et son support de lecture seront les éléments déterminants de sa conversion à ce nouveau mode de lecture. En attendant le livre de poche reste une fois de plus le meilleur compromis entre le prix et le format.

Profitons de ce temps pour préparer intelligemment cette révolution du livre, tant que le lecteur n'est pas dans la tourmente.

(Retrouvez tous l'actualité du numérique dans la rubrique iPoche)

C'est officiel, le portail de la librairie indépendante est baptisé !


Bonne nouvelle, le portail de la librairie indépendante (c'était vraiment trop long comme nom) sera baptisé en octobre sous le doux nom de 1001libraires.com. Ce lundi 3 Mai, comme le révèle Livres Hebdo, un accord a été signé entre Pl2I, société chargée de la création de 1001libraires.com, et Electre, la base de données des professionnels des livres, pour fournir les données bibliographiques.

En attendant de manger les dragées, vous pouvez suivre la croissance de 1001libraires.com sur leur site d'information !

Les livres de poche qu'il ne fallait pas manquer de lire en avril 2010.


Au mois d'avril vous auriez pu approcher le mystère de la création, croiser les héroïnes du Moyen-Age, lire le dernier français prix Nobel de littérature ou encore mettre votre vie en sourdine avec humour. Sachez qu'il n'est pas trop tard !

Pour les lectrices à la recherche de souffle épique dans la grande histoire du Moyen-Age, et les lecteurs qui rêvent de demoiselle en armure, je vous conseille le roi transparent de Rosa Montero ! Sous son armure de chevalier, Leola cache sa féminité, et croise le fer quand elle ne côtoie pas les héroïnes historiques et mythiques de l'époque médiévale. Comme les troubadours, Rosa Montero s'accommode de la chronologie et de la réalité historique, sans les contrefaire pour autant. Elle nous entraîne dans une fresque épique enthousiasmante qui éclipse le destin de Jeanne D'Arc.

Pour les lecteurs qui rêvent de percer le mystère de la création, les éditions du livre de poche tentent de vous mettre sur la voie. Elles ont sollicité six éminents intellectuels, de l'astrophysicien T.X Thuan au philosophe, Henri Atlan, qui à partir des recherches récentes confrontent leurs compréhensions de la formation de l'univers dans Le monde s'est-il créé tout seul.

Pour les lecteurs qui auraient déjà oublié que JMG Le Clézio reçu le prix Nobel de littérature en 2008, Cette même année paraissait Ritournelle de la faim. Dans un style académique, JMG Le Clézio prend une fois de plus la voix de l'enfance et raconte l'histoire d'Ethel, jeune mauricienne installée en France avec sa famille aux débuts des années 30, lors de l'exposition coloniale. Une enfance de famine, de désillusion et de mélancolie ronge l'existence de cette jeune fille, portrait deviné de la mère de l'auteur.

Pour les lecteurs qui comme David Lodge rient des quiproquos qu'occasionnent la surdité, vous apprécierez son dernier opus La vie en sourdine. Professeur de linguistique retraité, Desmond s'ennuie ferme et pour couronner le tout il devient sourd comme un pot. Comment occuper ces journées ? Il commence la rédaction d'un journal qui devient vite délectable pour nous lecteur. Entre ses émois sentimentaux de jeune retraité et les visites à son vieux père, Desmond est aussi attachant que déconcertant, sans jamais manquer d'être hilarant.

Enfin pour les lecteurs qui aiment les rééditions inattendues, les éditions Points Seuil réédite le Robin des Bois d'Alexandre Dumas. Non ce n'est pas une réécriture mais une traduction du roman anglais du Britannique Pierce Egan Robin Hood and Little John, or the merry men of Sherwood forest. Cette réédition suscitera la curiosité des amateurs de la légende du justicier de la forêt de Sherwood comme de ceux de Dumas.

Le Roi transparent, de Rosa Montero, éditions Points Seuil, 562 pages, 8 euros.
Le monde s'est-il créé tout seul ?, ouvrage collectif, éditions du Livre de Poche, 219 pages, 6,50 euros.
Ritournelle de la faim, de JMG Le Clézio, éditions Folio, 205 pages, 5,60 euros.
La vie en sourdine, de David Lodge, éditions Rivages poche, 450 pages, 9,50 euros.
Robin des bois : Le Prince des voleurs, d'Alexandre Dumas, éditions Points Seuil, 394 pages, 7,50 euros.

Le philosophe, Pierre Hadot a rejoint ses maîtres à penser. Hommage !


Triste nouvelle ce matin, Pierre Hadot, philosophe helléniste, vient de s'éteindre. Avec lui Plotin, Socrate et Marc Aurèle sont redevenus des penseurs de la vie moderne accessibles à tous, entre autre grâce à La philosophie comme manière de vivre. Avec érudition et dans un souci permanent de transmission, il s'est évertué à remettre au goût du jour la philosophie antique. A notre tour de transmettre son œuvre !

Ses écrits majeurs pour découvrir ou redécouvrir Pierre Hadot :
Qu'est-ce que la philosophie antique?,éditions Folio, 455 pages, 11,90 euros.
Eloge de Socrate, éditions Allia, 75 pages, 6,10 euros.
La Philosophie comme manière de vivre, éditions du livre de poche, 6 euros.
Apprendre à philosopher dans l'antiquité : L'enseignement du Manuel d'Epictète et son commentaire néoplatonicien, éditions du livre de poche, 216 euros, 6 euros.

Quand on parle du "fond des poches" aux côtés de l'avenir numérique du livre !





Ce printemps le fond des poches est ravie de l'article que lui consacre les Lettres d'Aquitaine dans son numéro intitulé "Vers le numérique". Le fond des poches y côtoie les initiatives numériques régionales, les projets de dématérialisation du livre.




Cette revue trimestrielle dédiée à l'actualité du livre dans la région Aquitaine est gratuite ! N'hésitez-pas à y jeter un coup d'oeïl en la téléchargeant ou en vous la procurant chez vos libraires ou chez vos bibliothécaires pour mieux connaître la vie du livre en Aquitaine.

En avril ne te découvre pas d'un polar !


Vous êtes d'humeur printanière, prêts à sortir votre matériel de jardinage. Avant de faire un mauvais usage de vos bêches, fourches, pioches, quelques polars pour ne ratisser que votre jardin !

Quand le mandarin Tân confie les clés de la ville au volumineux Docteur Porc pour régler les affaires courantes, ce dernier espérait seulement réaménager son bureau. Une étrange découverte va pourtant éveiller sa curiosité et ses talents culinaires. Il décide de prendre les choses en mains et de cuisiner son monde ! Ce sixième volet des enquêtes du mandarin Tân sans le mandarin sont les plus rocambolesques de la série. Reprenez donc des travers du Dr Porc et laissez vous séduire par le maître du polar vietnamien, Tran-Nhut.

Si vous souhaitez changer d'hémisphère, l'hypnotique Zulu de Caryl Ferey paraît enfin en poche. Nos trois enquêteurs, un zoulou, un afrikaner et un métis, s'enfoncent dans les townships de Cape Town sur la trace d'une drogue redoutable. L'atmosphère sanguinolente et violente est rapidement contrebalancée par la tendre écriture de Caryl Ferey. La tension apaisée, les fantômes de l'apartheid et les conflits ethniques qui troublent l'Afrique du Sud occupent l'avant-scène de l'intrigue.

Pour ceux qui veulent revenir aux sources, un roman noir américain dans la plus pure tradition : Nous ne sommes rien, soyons tout ! de Valerio Evangelisti. L'itinéraire d'une famille italienne, de l'Amérique en crise des années 20 à aujourd'hui, vit le basculement du syndicat du crime. Le roman manque de surprise, et les ficelles sont parfois grossières. Il fait tout de même bon se délecter de cette atmosphère inimitable de la mafia, de ses extorsions dans un lieu peu connu, les docks des grands ports des Etats-Unis.

Les Travers du docteur Porc de Tran-Nhut, éditions Picquier, 320 pages, 8,50 euros.
Zulu, de Caryl Ferey, éditions Folio, 454 pages, 7,70 euros.
Nous ne sommes rien soyons tout !, de Valerio Evangelisti, éditions Rivages, 516 pages, 10,50 euros.

Comment stopper les envahisseurs du potager en 3 livres.


Les éditions Larousse vous proposent trois livres incontournables pour régler vos conflits de potager avec humour et devenir un jardinier craint et redouté. A partir de méthodes naturelles et quelques autres humoristiques, cette collection pratique et ludique vous permettra d'éradiquer la petite vermine tout en ayant la conscience tranquille.

Elles transforment votre jardin en champ de bataille, retournent votre pelouse. Nous sommes unanimes, S'taupons les taupes. Le ton est donné en entête de l'ouvrage :"40 recettes pratiques et rigolotes pour estourbir ou entourlouper l'ennemi "number two" de votre jardin". La myope dévastatrice tremble déjà dans ses tunnels.

Vous avez semé vos salades avec amour, arrosées, regardées pousser et tout ça pour qu'elles soient mangées par d'autres que vous : les limaces. Certes elles ne vont pas vite, mais elles arrivent en masse et ravagent vos batavias. Une solution : 50 façons d'assassiner les limaces.

Enfin, si vous ne comptez plus les envahisseurs, les petits hommes verts du potager qui vous envahissent chaque année et dont vous ne pouvez plus repousser les attaques, il vous faut 50 plans anti-bestioles. La guerre psychologique ne suffit plus, adoptez des mesures qui ont fait leurs preuves contre les pucerons, les cochenilles et autres assaillants avec ce dernier tome de la collection.

Grâce à cette collection la guerre verte n'aura plus de secrets pour vous, et vous serez enfin le maître de vos espaces verts. Reprenez le pouvoir !

S'taupons les taupes !, de Philippe Bonduel et Gilles Bonotaux, 96 pages, 4,90 euros.
50 Façons d'assassiner les limaces, de Sarah Ford et Luc Rigoureau, 96 pages, 4,90 euros.
50 plans anti-bestioles, de Sarah Ford et Luc Rigoureau, 96 pages, 4,90 euros.

"Best Love Rosie" de Nuala O'Faolain


Un roman de Nuala O'Faolain, grande auteure irlandaise, se compose toujours d'Irlande et de femmes de tempérament. Alors il était impensable que Rosie, héroïne de Best Love Rosie, passe sa vie aux quatre coins du monde sans éprouver le besoin de retrouver sa terre natale et sa tante Min, sa mère de substitution.

Chacune d'elle est à un tournant de sa vie. Rosie, la cinquantaine, en est à la moitié. Elle veut modifier son mode de vie, et pourquoi pas aider les autres à en faire autant. Elle décide d'écrire un livre de développement personnel pour entrer dans la cinquantaine avec philosophie ! Elle en profite aussi pour prendre soin de Min, sa tante, qui l'éleva. Min ne peut plus vivre seule, elle doit séjourner en maison de retraite. Sauf qu'en bonne irlandaise au caractère bien trempée, elle préfère s'enfuir de sa maison de repos pour se délecter d'une bonne bière dans un Pub et qu'à cela ne tienne, elle prend même l'avion pour rejoindre Rosie à New-York. De nouveau réunies il est temps pour Min et Rosie de reprendre une relation de mère et fille hors norme, et de retrouver un second souffle ensemble.

Une fois de plus, Nuala O'Faolain montre des femmes en résistance ! Elles démontrent que la vie ne s'arrête que quand on le décide. Dans ce roman posthume, Nuala O'Faolain accompagne l'humour de lucidité, pour parler de la vieillesse sans détour, avec élégance, et en regard de sa propre fin de vie.

Best Love Rosie, de Nuala O'Faolain, éditions 10/18, 448 pages, 8,90 euros.