2010, année du livre numérique ?


Que d'avis sur le numérique cette semaine. 2010 sera l'année du livre numérique. Petit retour sur la semaine écoulée.

Tout d'abord deux rapports. Le rapport Zelnik, comme Zorro, veut sauver le soldat éditeur. Il préconise une TVA réduite pour les œuvres numériques et veut préserver la loi du prix unique, dite Loi Lang, en confiant à l'éditeur la responsabilité de fixer le prix du livre numérique, dit" "homothétique" (c’est-à-dire reproduisant à l’identique l’information contenue dans le livre imprimé, tout en admettant certains enrichissements comme un moteur de recherche interne, par exemple)". Ce joli terme est l'arbre qui cache la forêt, et François Bon, écrivain et geek, l'a bien compris. Zorro and Co. ne s'intéressent pas à la création numérique, ainsi tous les éditeurs exclusivement numériques se voient lésés et exclus de ces propositions, puisque le livre "homothétique," avant d'être numérique doit préalablement être imprimé. Une fois de plus les dents grincent et le rapport Zelnik vient de nous offrir un rapport creux, juste un copié collé de la Loi Lang.

Dans la foulée, le rapport Tessier sur la numérisation du patrimoine écrit, apporte ses conclusions sur l'avenir des bibliothèques et du projet Gallica, face à l'adverse de Nicolas, le gros Google. Un match d'emblée inégal, puisque Google-Livres propose 10 Millions d'ouvrages numérisés, contre 1 million pour Gallica. Après un tel constat, le rapport s'interroge plus sur les modalités d'un partenariat avec Google. Le rapport ouvre ainsi des pistes de réflexion censées : repenser le partenariat trop contraignant avec Google, une amélioration de Gallica grâce au grand emprunt, que F.Mitterand veut rebaptiser (il devrait demander à Zelnik and Co.), et pour terminer, relancer l'effort européen pour une numérisation de concert autour du portail Europeana.

Enfin, les principaux acteurs de la vente de livres , le Syndicat de la Librairie Française (SLF) et le Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels (SDLC), se sont mis d'accord pour la création d'une plateforme interprofessionnelle du livre numérique, pour centraliser l'offre des éditeurs.

En résumé, 2010 sera l'année des plateformes, des portails de vente de livres, en espérant qu'il reste de la place pour la création numérique, le livre ouvert comme l'imaginait Mallarmé...

A suivre.

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