"Spin", de Robert Charles Wilson


Et si les étoiles disparaissaient ?

Jason, Diane, frère et sœur, accompagnés de Tyler, leur ami d'enfance, fils de leur gouvernante, observent la voute céleste quand celle-ci bascule instantanément dans le noir absolu. Quelle vision plus terrifiante et palpable pour chacun de nous. Ne vous sentez-vous pas orphelins, privés de votre voie lactée, de la grande ourse, et de l'étoile du berger ? Si seulement elles ne disparaissaient que pour une seule nuit. La suivante et toutes celles d'après, la nuit ne retrouvera pas ses innombrables lumières et plongera la Terre entière dans le noir absolu.

Quelle idée !!! Robert Charles Wilson a tout compris. Un bon roman, ne nécessite pas une construction abracadabrante, il faut avant tout une idée simple, universelle, familière à chacun de nous. Dès les premières pages vous vous sentirez orphelins, et partageraient les angoisses et émotions de nos trois jeunes gens, sans pouvoir percevoir l'issue de ce roman. Tout le génie de l'auteur peut désormais se déployer, car son inventivité est époustouflante. Il maintient le réalisme de la situation en imaginant les bouleversements géopolitiques et spirituels que provoquerait une telle disparition. Tout en questionnant l'homme face à ses peurs ancestrales, il développe une inventivité scientifique toujours compréhensible, crédible et sans limites.

Robert Charles Wilson a reçu le prix Hugo, la plus haute récompense pour les littératures de l'imaginaire, en 2006 pour Spin. Il le mérite largement, mais ne tient pas compte des nuits blanches que vous allez passer auprès de Jason, Tyler et Diane pour découvrir ce que cache ce ciel opaque.

Renversant !

Spin, de Robert Charles Wilson, éditions Folio, 624 pages, 8,20 euros.

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