De retour des assises numériques du livre.

Ce 25 novembre, se tenait la grand messe du SNE, Syndicat National de l'Édition, sur l'avenir du livre numérique. Je sais que beaucoup d'entre vous croient résolument au livre papier, pourtant vous vous adapterez sans difficultés au numérique, comme vous l'avez fait brutalement et définitivement avec vos smartphones, et vos MP3. Je vous rassure, vous ne vous sentirez ni contraints, ni forcés. Le numérique n'annonce pas la fin brutale du livre papier, ils cohabiteront vraisemblablement. Mais le basculement du numérique s'opère plus rapidement que pour la musique, depuis deux ans. Bon nombre d'entre-vous vont se laisser séduire. Les irréductibles gaulois résisteront encore et toujours, mais ne seront jamais qu'une minorité.

Pour le SNE, le temps de l'inquiétude est révolu, l'heure est à l'action. Le virus Google/Amazon se répand aussi vite que la grippe A, mais dans ce cas-là l'antidote reste incertain. Pour résumer : soit nous acceptons ce monopole au péril de l'exception culturelle, soit nous agissons et mettons en résonance et en marche les acteurs du livre en France. Oyez oyez, braves gens, RÉVEILLEZ-VOUS !

Serge Eyrolles, le président du SNE, a bien précisé que les pouvoirs publics ne réalisent en rien la situation, de même qu'avec Hadopi, ils ont déjà pris un train de retard. Il ne faut donc pas compter sur eux. Or, le public donne le ton. Et si la demande existe et s'amplifie, l'offre reste mince mais ne peut résister indéfiniment.

Mon discours, pour certains, peut paraître alarmiste, il s'agit simplement d'être lucide. Ne vous précipitez pas tout de suite pour acheter un ebook, c'est-à-dire un livre électronique. Le choix du support de lecture reste encore incertain. Ceux qui existent se révèlent contraignants. Par exemple, que vous achetiez un Kindle, livre électronique de chez Amazon, ou un Reader chez Sony, peu d'ouvrages téléchargeables sont disponibles à l'achat.

Surtout, vous ne pourrez pas convertir votre fichier Kindle ou Reader, pour le lire sur un autre support numérique. Effectivement, si vous achetez L'élégance du hérisson en numérique chez Amazon, et si vous souhaitez le transférer sur votre téléphone portable ou votre ordinateur pour poursuivre sa lecture, c'est impossible. Comme à l'heure des premiers DVD et CD, vous ne pouvez copier l'œuvre achetée. Le fichier est protégé (de manière malhonnête, vous pouvez contourner tout cela, mais je me dois de vous mettre en garde).

Patientez donc encore un peu. Comme toute nouvelle technologie, elle est en cours d'expérimentation. Les premiers d'entre vous en feraient les frais. Le papier reste, à ce jour, le moins cher (je parle du Poche bien sûr), et le moins contraignant, peut-être plus pour longtemps.

Affaire à suivre.... La Libraire Virtuelle reste en veille pour vous.


Pour se faire une idée, quelques liens vers des ebooks:
Epagine, pour télécharger des livres numériques chez les libraires.
Numilog, une librairie numérique.
Google livres, plateforme de livres numérisés et gratuits.
Libreka, pour les germanophones, une plateforme de vente d'ebooks qui associe libraires et éditeurs.

La FNAC en vente !


Pour ceux qui n'ont pas encore d'idée originale pour les fêtes, et qui par ailleurs possèdent un portefeuille solide, La FNAC est à vendre ! M.Pinault veut se recentrer sur le luxe. Les biens culturels ne sont plus rentables. Un rachat annonce de nouveau une politique de restructuration. Les rayonnages de livres réduisent comme peau de chagrin depuis une dizaine d'années. Le pire peut être envisagé....

Avis aux acheteurs ! Attention, vous pourriez recevoir des canapés avec votre commande, il vend la FNAC et Conforama !

"Mon traître", de Sorj Chalandon


Antoine s'apprête à quitter l'Irlande, où il vient de passer ses vacances. Il décide de faire un détour par Belfast avant de décoller pour Paris. La guerre gronde en Ulster. Antoine, son étui de violon à la main, est interpellé à un barrage. Les Irlandais croient qu'il cache une arme. Voyant l'instrument, ils l'accueillent chez eux comme l'un des leurs. De retour à Paris, Antoine, paisible luthier, ne se sent plus chez lui. Il s'est découvert une nouvelle patrie et avec elle, une rage. Il veut se battre au côté des siens. Mais Antoine n'est pas irlandais, et pour eux, faire la guerre est avant tout une histoire de famille.

Pendant de nombreuses années, Sorj Chalandon a couvert le conflit irlandais pour lequel il reçu le prix Albert Londres. Avec Mon traître, il veut dépasser les faits, les griefs entre L'Ulster et la Grande Bretagne, pour raconter cette rage intime qui lie les Irlandais du nord entre eux. Chalandon partage avec vous, l'intimité de la guerre. Vous allez vider quelques pintes, dormir sur le canapé après avoir trop bu. Vous vous rendrez à l'enterrement d'un combattant, et peu à peu vous serez l'un d'eux, et vous aussi, vous éprouverez cette rage. Comme eux, vous ne supporterez pas de croire qu'un membre de votre famille puisse vous trahir, et pourtant...

Mon traître, de Sorj Chalandon, éditions Livre de Poche, 6 euros, 216 pages.

"Le supplice du santal" de Mo Yan


Ne lisez pas ce roman l'estomac vide. Vous pourriez être habitués aux romans policiers les plus gores, aux romans dégoulinant de sang, le réalisme cru de Mo Yan devrait malgré tout donner des haut-le-cœur à plus d'un. Cette recommandation ne doit pas vous empêcher de lire Le supplice du santal. Au contraire, maintenant prévenus, vous ne pouvez pas passer à côté de cet excellent roman.

Si vous ressentez quelques écoeurements, que devrait éprouver la délicieuse Meiniang ? Les quatre hommes qui l'entourent la tourmentent. Son mari, Petit Jia, est un boucher sot. Son beau-père, Zhao Jia, réapparaît et révèle à Meiniang et son fils, ses atrocités en tant que bourreau impérial. Enfin, son amant le sous-préfet Qian Ding, qu'elle aime éperdument, vient d'emprisonner son père, Sun Bing, et doit le condamner sévèrement pour la révolte qu'il a dirigé. Meiniang se débat et tente de préserver sa liberté, la justice et l'amour, quand son père cherche à réveiller sa province annexée par l'Allemagne. La Chine impériale décline, l'occident inquiète. Meiniang incarne la Chine nouvelle.

Il y a du Zola chez cet auteur chinois. Le roman social prend tout son sens face à la grande Histoire. Le drame de Meiniang est directement liée au déclin de la Chine Impériale du XIXème siècle. Mo Yan aime les romans foisonnants, les longues descriptions. Par dessus tout, il aime raconter l'histoire du peuple chinois. Pour ceux qui s'endorment dès les premières longueurs de Zola, celle de Mo Yan ont une autre saveur. Si vous lisez Mo Yan pour la première fois, vous reprendrez votre souffle. A la sévérité de Zola, il oppose la fantaisie chinoise.

Lire Mo Yan c'est pénétrer le meilleur restaurant chinois de votre quartier : un goût immodéré pour l'excès, une esthétique clinquante, les dictons chinois énigmatiques, et une certaine lubricité. Heureusement, la cuisine chinoise contraste toujours avec le décor. Elle est élaborée, pleine de finesse et de créativité. Tous ces ingrédients caractérisent les romans de Mo Yan, un grand chef de l'écriture. L'Histoire chinoise cohabite avec les légendes. Aux haut-le-coeurs succèdent des descriptions élégantes, où la beauté de la Chine rayonne. Mo Yan réussit cette cohabitation incroyable du réalisme cru et de l'esthétique onirique, qui déstabilise et dépayse le lecteur occidental trop judéo-chrétien. On s'accoutume de l'excès et on se laisse happer...

Prenez un grand bol d'oxygène et précipitez-vous dans la lecture du supplice du santal.

Le supplice du santal, éditions Point Seuil, 8,50 euros, 720 pages.

Un convoyeur de fonds part avec le butin, la vérité est dans le polar.


Jeudi dernier à Lyon, Tony Musulin, convoyeur de fonds, se fait la malle avec un butin de 11 millions d'euros. Ce fait divers est digne d'un polar de série noire... Et effectivement, ça rappellera à certains le roman de Don Tracy, Tous des vendus. C'est pour les yeux d'une belle blonde, que Johnny Thompson décide de partir avec le butin qu'il était censé protéger. Tony Musulin aurait-il trouvé l'inspiration dans ce roman policier ? Une piste à creuser... ou à lire.

Pour les curieux : Tous des vendus, de Don Tracy, collection Série Noire de chez Gallimard, 6,55 euros.

Folio fait son cinéma, à un prix raisonnable.


Il faut se rendre à l'évidence, ça sent le sapin chez les éditeurs de livre de poche. Au lieu d'acheter un DVD et un bouquin à vos proches cette année, Folio vous propose un coffret regroupant le DVD et le livre de poche du même roman pour 14,50 euros. Votre portefeuille se réjouit d'avance.

Il faut dire que Folio n'a que l'embarras du choix. Les réalisateurs portent à l'écran de plus en plus de best-sellers, d'œuvres majeures et même d'essais documentaires, tel que Gomora, l'enquête édifiante de Roberto Saviano sur la mafia napolitaine, la Camorra.

Rien que cette année, L'élégance du hérisson de Muriel Barbery, Le barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras, Villa Amalia de Pascal Quignard et Le Liseur de Bernhard Schlink sont passés de l'écrit à l'écran.

En attendant que Folio étoffe sa collection avec ces prochains titres, vous pouvez déjà vous caler sous la couette avec un paquet de kleenex pour lire ou regarder, Orgueil et préjugés de Jane Austen, adapté par Joe Wright. L'un des grands classiques de la littérature anglaise dépeint les mœurs de la bourgeoisie britannique du XVIIIème siècle. Les cinq sœurs Bennet, héroïnes du roman, se laissent happer par les intrigues et les mesquineries de cette petite société. En âge de se marier, les conventions et les sentiments s'accommodent difficilement. Austen met à nu les émotions féminines avec quelques décennies d'avance sur la psychanalyse, bousculant l'intelligentsia britannique. Orgueil et préjugés est un grand roman sentimental, qui relève plus de la Bovary que de Barbara Cartland. Mais si lire un classique vous horripile par avance, et bien regardez le film en premier pour constater que Jane Austen ne manquait ni d'humour, ni d'inventivité. Elle n'a rien à envier à Bridget Jones, qui lui doit tout, disons-le franchement.

Si les sentiments ne savent pas vous convaincre, Folio diversifie suffisamment sa collection pour satisfaire les goûts de chacun. Vous pouvez serrer les dents toute une nuit en lisant ou regardant La cité de Dieu, de Paulo Lins : un roman-document sur le quotidien macabre des favelas de Rio. Vous pouvez sinon vous barricader pour lire Sueurs Froides de Boileau-Narcejac adapté par Hitchcock sous le célèbre titre de Vertigo.

Cette idée de génie est en fait une récidive des éditions Gallimard. La première tentative, réalisée avec la collection L'Imaginaire, a été trop rapidement en rupture de stock. En fouillant bien vous trouverez encore un titre caché dans un rayon. Cette collection vous permettra de réagir dans les temps pour égayer le pied du sapin.

Cette semaine vous ferez une bonne affaire, car pour le prix d'un DVD vous aurez aussi un livre de poche.


La collection, éditions Folio, chaque titre à 14,50 euros :
- Tous les matins du monde, de Pascal Quignard, adapté par Alain Corneau.
- L'adversaire, D'Emmanuel Carrère, adapté par Nicole Garcia.
- Les Amants diaboliques, de James M. Cain, adapté par Visconti.
- Belle de jour, de Joseph Kessel, adapté par Luis Bunuel.
- La cité de Dieu, de Paolo Lins, adapté par Fernando Meireilles.
- Crash, de J.G. Ballard, adapté par David Cronenberg.
- L'Etoffe des héros, de Tom Wolfe, adapté par Philip Kaufman.
- L'histoire d'Adèle H., de Raphaël Confiant, adapté par François Truffaut.
- Orgueil et préjugés, de Jane Austen, adapté par Joe Wright.
- Out of africa, de Karen Blixen, adapté par Sydney Pollack.
- Sueurs froides ou Vertigo, de Boileau-Narcejac, adapté par Hitchcock.
- Un taxi mauve, de Michel Déon, adapté par Yves Boisset.

Autres titres cités dans le billet.
- Gomorra, de Roberto Saviano, éditions Folio, 7,60 euros.
- L'élégance du Hérisson, De Muriel Barbéry, éditions Folio, 7,60 euros.
- Le barrage contre le Pacifique, de Marguerite Duras, éditions Folio, 7 euros.
- Villa Amalia, de Pascal Quignard, éditions Folio, 7 euros.
- Le Liseur, de Bernhard Schlink, éditions Folio, 6 euros.

Ethique, politique et philosophie en novembre


Après le déluge de la rentrée littéraire, et la déferlante de la rentrée des essais, le mois de novembre annonce une accalmie. Nous pouvons nous reposer un peu et faire le point des nouveautés en poche du rayon sciences-humaines et aborder des questions fondamentales.

Commençons avec l'essai de Catherine Audard, Qu'est ce que le libéralisme ? C'est déjà tout un programme ! Cette simple notion connaît aujourd'hui des répercussions économiques, politiques, sociales et éthiques. Catherine Audard n'omet aucun de ces aspects. Une fois encore, il est bon de revenir sur la signification exacte de la notion de libéralisme, utilisée à tort et à travers. En éclairant son propos par une histoire du libéralisme, elle explique son évolution, et s'interroge sur la liberté au cœur de la notion de libéralisme.

"Palestine" de Hubert Haddad


Avec Palestine, vous lirez un énième roman sur le conflit israélo-palestinien. C'est pour ces mêmes raisons qu'il vous faut lire ce roman, pour oublier tous les autres. Haddad est un magicien de la littérature. Il ne limite pas, comme beaucoup, sa vision à la noirceur. La complexité de la situation ne peut se résumer en une seule teinte. Le territoire palestinien dévasté prend alors des couleurs vives. Les gravats, le fracas des frappes, la torpeur, la détresse, le chant du muezzin, l'espoir, la vie, les émotions comme les évènements possèdent tous leur couleur. Et Haddad se sert de cette palette pour peindre le chaos magnifique de la Palestine et de ses habitants.

Cham est un étudiant israélien comme les autres. Il doit accomplir son service militaire. Alors quand son supérieur lui impose une énième ronde le long du mur qui borde la Cisjordanie, il obéit, et ce, malgré son envie de dormir et de retrouver ses amis. Les deux soldats ne se méfient pas. La nuit est tombée. Un commando palestinien les attaque. L'adjudant s'effondre. Cham est capturé puis battu. Abruti par la douleur, il s'effondre à son tour, pour se réveiller et devenir un autre homme. Sans comprendre ce qu'il lui arrive, Falastain, jeune et jolie palestinienne, le recueille croyant retrouver son frère, Nessim, alors disparu. Cham, juif, est désormais Nessim, arabe, de l'autre côté du mur.

Dans Palestine, personne ne s'éveille jamais de la torpeur de la guerre. La folie, comme pour Cham et Falastain, les guette à tout moment. Au fracas des mises à sacs succède celui des marchés. La vie et la violence surgissent de nulle part et cohabitent. Palestine est une ville fauve. Le roman pictural et fiévreux qu'en fait Hubert Haddad est tout simplement bouleversant.

Palestine, éditions du Livre de Poche, 5,50 euros.

Prix Renaudot 2009 en poche


Palestine de Hubert Haddad reçoit le prix Renaudot 2009 du meilleur livre de poche. Un Renaudot largement mérité pour ce roman.

Palestine, éditions du Livre de Poche, 5,50 euros.

Décès de Claude Lévi-Strauss


Un an après ses 100 ans, le grand ethnologue français, Claude Lévi-Strauss décède. L'occasion de relire quelques-uns de ses titres majeurs en poche :

- Nature, culture et société : Les structures élémentaires de la parenté, éditions Garnier-Flammarion, 4,80 euros.
- Race et histoire, éditions Folio, 7 euros.
- Tristes tropiques, éditions Pocket, collection Terre Humaine, 5,50 euros.
- La pensée sauvage, éditions Pocket, 7,30 euros.


"Le boulevard périphérique" d'Henry Bauchau


Recevoir le prix du livre inter à 95 ans est aussi suspect que le Nobel de la Paix pour Barack Obama. Pour certains il est presque trop tôt, alors que pour Bauchau, il était plus que temps de saluer enfin cet auteur belge de génie. Pour les fidèles, préparez-vous à une lecture émouvante. Bauchau ne voile la face à personne, à son âge il est bien temps de nous parler de la mort, en espérant que cela ne prédestine pas trop vite son issue personnelle. Il nous livre un texte franc et intime sur le deuil. Rassurez-vous, ce n'est pas la peine de sortir les mouchoirs. M. Bauchau est un vieux monsieur et un auteur depuis suffisamment longtemps pour éviter les clichés du pathos, et de l'écriture mièvre et gémissante.

Pour se rendre chaque matin au chevet de sa belle-fille Paule, mourante, le narrateur emprunte le périphérique parisien. Pendant ce trajet, lui revient l'émotion du deuil impossible de son ami Stéphane, décédé lors de la seconde guerre mondiale.

A cette époque, ils sont de jeunes hommes. Le narrateur admire Stéphane. Ce jeune homme charismatique le séduit et lui, rapidement, rêve de posséder son assurance et sa beauté. Il se noue entre eux une amitié troublante qui s'achève brutalement avec le décès de Stéphane capturé par l'étrange colonel Shadow de la Gestapo. Jamais le narrateur n'acceptera le décès de ce jeune homme et encore moins à l'heure du décès de Paule.

Au travers de ses deux déchirements Bauchau nous parle des êtres chers que la mort nous arrache et le deuil impossible, quand celle-ci nous laisse sans réponse. Ecrivain pudique, il parle du deuil avec une sensibilité toujours pénétrante et dans une langue de virtuose. Alors il est difficile de ne pas confondre le héros et l'auteur tant ils possèdent de points communs. Tous les deux écrivent, exercent le métier de psychanalystes ont vécu leur jeunesse lors de la seconde guerre mondiale. Sur l'identité de son héros, Bauchau nous laisse dans le doute. Il ne veut pas voler la vedette à son roman.

Prenez garde, les romans d'Henry Bauchau vous habiteront bien après les avoir achevés. Dès la fin du Boulevard Périphérique précipitez-vous sur ses précédents romans et poèmes, la plupart en poche, et ils ne feront que confirmer son talent.

Le Boulevard Périphérique, éditions Babel, 7,50 euros. Prix du livre Inter 2008.

"La traversée du Mozambique par temps calme" de Patrice Pluyette.


Incontestablement, Patrice Pluyette a lu trop de récits de voyage, et c'est tant mieux. Embarquez-vous à bord de la Catherine, pour une expédition foldingue. L'exotisme commence dès le choix de l'équipage qui semble recruté dans les albums de la littérature jeunesse : Hug-Gluq et Negook, des indiens d'Alaska chasseurs d'ours polaires, embarquent aux côtés de Fontaine, l'intendante, et de Belacazar, le capitaine. Quel peut être le motif de cette énième expédition pour le flamboyant Belacazar ? Mais l'or évidemment. Celui d'une cité maya cachée au milieu de la jungle.

Dès l'embarquement, il faut s'attendre à tout. Le récit maritime se transforme en expédition fantasmagorique. La terre n'a plus de frontières. L'expédition s'envole ou explore le centre de la planète. Les romans de jeunesse, comme les voyages de Gulliver, ne sont jamais bien loin. Les anachronismes brouillent la temporalité. Patrice Pluyette prend plaisir à alterner les descriptions maritimes vraisemblables et les tours de passe-passe narratifs qui font basculer le récit de voyage en roman d'aventures.

Ne vous méprenez pas, la traversée du Mozambique par temps calme s'adresse bien à un lectorat adulte. L'homme de lettres Patrice Pluyette illumine le récit de sa langue riche et poétique. La concision de son écriture copie celle des carnets de voyage. La musicalité pimente l'exotisme de l'expédition. Il utilise avec soin le vocabulaire maritime et chaque lieu exploré conserve sa crédibilité grâce à un travail de documentation préalable.

Alors si cet équipage ne vous effraie pas, rejoignez-le et vous découvrirez une planète pleine de surprises. Bon vent !

La traversée du Mozambique par temps calme de Patrice Pluyette, éditions Point Seuil, 7 euros.

La libraire virtuelle

Ne cherchez plus, vous m'avez trouvée. Je suis la Libraire Virtuelle.

Libraire de métier, je me suis dématérialisée pour vous conseiller, vous faire découvrir la librairie de poche qui existe dans toutes les librairies que vous fréquentez.

Merci de vous arrêter quelques instants dans mon rayon, et prenez le temps d'échanger avec moi. N'hésitez-pas à donner votre opinion au bas de mes billets.

contactez-moi : blogpoche@gmail.com ou rendez-vous sur 1001libraires.com.

Bonne lecture !

Sylvie Lartigue.

Que raconte "le fond des poches" ?


La pochotèque constitue aujourd'hui une librairie à part entière qui mérite un blog dédié à elle-seule. Du roman policier à la cuisine, tous les genres et tous les domaines du livre existent en poche.

Là plupart des livres édités en poche, ont connu une première vie en grand format. Les best-sellers, la littérature, les essais majeurs paraissent en poche, une à deux années en moyenne après leur première parution. Les livres à qui l'on accorde une seconde vie dans ce format sont alors moins chers et plus petits. C'est le début d'une nouvelle vie, et pourquoi pas d'un succès. D'autres ouvrages ne connaissent qu'une vie en format de poche. Les rééditions sont directement éditées dans ce format. Des éditeurs choisissent délibérément d'éditer leurs nouveautés dans de petits formats, comme La Fabrique, Nouvelles éditions Lignes, l'Arbre Vengeur. La vie du livre de poche mérite que l'on s'intéresse exclusivement à elle, comme le propose le fond des poches.

Dans la rubrique "Poche à lire", vous lirez les critiques de livres récemment parus et lus.
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Le fond des poches a un complice depuis le 1 mars : Christophe Dupuis, libraire expert du polar, de L'Entre-deux-Noirs à Langon. Chaque mois vous retrouverez ses coups de scalpel sur mon blog !

Ce blog propose une lecture critique de la vie du livre de poche, pas une vérité mais pas non plus un simple avis. D'accord ou pas d'accord, vous êtes les bienvenus pour commenter les billets. Après tout cela, vous n'aurez plus à fouiller dans le fond de vos poches pour trouver quoi lire ! Bonne lecture !

Sylvie Lartigue, La libraire virtuelle à votre service !
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