Ce mois-ci, Babel, la collection de poche de la maison Actes Sud, a de quoi éclipser toute la production éditoriale du mois de mars, en petit format. Quatre titres pour faire le tour du monde, devenir insomniaque et traverser le temps et les âges. A vos marque-pages, prêts, Lisez !
Assia Djebar, grande dame de littérature francophone explore sa maison d'enfance, ses rêves de jeunesse et ce désir d'émancipation qui croît avec son amour pour les Lettres dans Nulle part dans la maison de mon père. La figure paternelle, admirée et contestée, n'est jamais bien loin dans l'itinéraire de la jeune femme algérienne.
A quelques centaines de kilomètres de l'Algérie, Alaa El Aswany vous emmène dans les poumons du Caire. Vous partez à la rencontre de personnages singuliers. Il décrit avec humanité une société à la dérive. Il a aussi la dent dure face aux ravages de l'obscurantisme. Ironique, cinglant, drôle, son ouvrage a été interdit de publication en Egypte. J'aurais voulu être égyptien est pourtant un hommage vibrant à tous ces hommes et femmes qui constituent la fourmilière du Caire.
Brothers, de Yu Hua, est un roman fleuve sur le basculement de la Chine communiste à la Chine consumériste, incarné par deux frères, qui portent en eux les contrastes et les espoirs déçus de la génération de l'auteur Yu Hua : une farce tragique passionnante et plus de 1000 pages à se mettre sous la dent.
Enfin, pour démarrer le printemps et envisager le monde désabusé qui attend nos chères têtes blondes, enfermez-vous dans l'immense tour de verre du roman d'anticipation de Céline Curiol, Permission. Une fois de plus, l'administration a semble-t-il éradiqué toute forme d'imagination et de liberté. La surinformation aurait dû bannir la fiction littéraire, que nenni, Céline Curiol défend bec et ongle le pouvoir de l'écrit comme vecteur de nos libertés fondamentales.
Aux éditions Babel :
Nulle part dans la maison de mon père, d'Assia Djebar, 450 pages, 9,50 euros.
J'aurais voulu être égyptien, d'Alaa El Aswany, 7,50 euros.
Brothers, de Yu Hua, 1017 pages, 14,50 euros.
Permission, de Céline Curiol, 253 pages, 7,50 euros.